Une baisse des ventes des logements neufs de 10 % en un an
À la fin du premier trimestre 2025, le nombre de logements neufs vendus a baissé de plus de 10 % en un an. Il s’agit du chiffre le plus faible enregistré depuis six ans.
Source : FPI
D’après la FPI, la suppression du dispositif Pinel à la fin de l’année 2024 a été un coup très dur pour le secteur, entraînant par ricochet une chute drastique de l’investissement locatif neuf. Ainsi, les ventes destinées aux investisseurs individuels ont connu une chute de 41 %, avec seulement 2 448 logements. C’est une baisse record comparée à l’année précédente qui affichait déjà des chiffres historiquement bas.
Certes, les ventes aux propriétaires occupants progressent légèrement (+9,8 %), soutenues par des conditions de financement plus favorables et l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ). Cependant, cette légère reprise ne suffit pas à compenser la quasi-disparition des investisseurs particuliers, pourtant « essentiels à l’équilibre économique des opérations neuves et indispensables pour mettre sur le marché une offre locative répondant aux besoins ».
Les autres catégories, à savoir les résidences services et les logements en blocs à destination des investisseurs institutionnels, souffrent aussi puisque les ventes diminuent de 18 % en un an.
Des délais d’écoulement des biens immobiliers élevés
Les biens immobiliers neufs mettent du temps à être vendu. Selon les chiffres de la fédération, il fallait compter environ 17 mois aux promoteurs pour écouler leur stock commercial. Ce délai d’écoulement avait atteint un maximum de 22 mois au cours du deuxième trimestre 2024, contre une moyenne de 11 mois observée entre 2019 et 2021
Des prix immobiliers qui restent au sommet
Malgré l’effondrement de la demande, les prix dans le neuf ne sont pas réajustés à la baisse, contrairement au marché de l’ancien qui est beaucoup plus élastique aux variations de prix.
Source : FPI
Les prix du neuf demeurent structurellement élevés. Ils se stabilisent autour de 5 000 €/m², dans un contexte où « les facteurs de hausse des coûts demeurent inchangés » (réglementation, fiscalité, difficultés d’obtention des autorisations, etc.) au grand dam de la fédération.
Le statut du bailleur comme antidote à la crise ?
La FPI « salue les efforts » de l’actuelle ministre du Logement, Valérie Létard qui souhaite relance l’offre de logements locatifs privés et attend les conclusions de la mission parlementaire qui « démontrera l’importance du statut du bailleur privé pour redonner de la confiance aux investisseurs locatifs ». La fédération rappelle que notre pays nécessite « la construction de quarante mille logements locatifs neufs pour répondre aux besoins et relancer la filière ».
Le statut du bailleur privé est en gestation depuis plusieurs mois. Son objectif est de redonner de l’attrait à l’investissement locatif privé. Les lois fiscales dans le neuf se sont succédé à un rythme effréné depuis les années 90, ce qui a progressivement rendu le secteur dépendant des subventions fiscales. Dans un contexte budgétaire particulièrement contraint, l’enjeu principal pour les pouvoirs publics est de fixer le bon curseur pour relancer la filière sans dégrader davantage les finances publiques. Les contours précis du statut du bailleur privé devraient être prochainement dévoilés avec une mise en œuvre effective dans les prochains mois.
Pascal Boulanger, Président de la FPI, alerte : « nous vivons une période critique. Les investisseurs particuliers ont quasiment disparu. L’accession reprend quelques petites couleurs, mais reste à des niveaux trop bas. Dernier espoir : que les travaux de la mission Daubresse-Cosson se concrétisent très rapidement ».
Pour aller plus loin :
Les chiffres de la promotion privée - 1er trimestre 2025 - FPI.
Axel Masson
Rédaction des Experts du Patrimoine (Village des Notaires)