Bienvenue sur le site des Experts du patrimoine

Site de référence d’information juridique pour tout ce qui concerne les problématiques patrimoniales Notaires, professionnels de l’immobilier, de la gestion de patrimoine, de la banque, des finances et de l’assurance vous disent tout !

Nouveau !

Devenez auteur !

Retrouvez aussi l’actualité des legs et donations / rubrique associations

+ management des offices
L'AMF appelle à la prudence concernant les fonds non cotés proposés aux investisseurs non professionnels

L’AMF appelle à la prudence concernant les fonds non cotés proposés aux investisseurs non professionnels

L’autorité des marchés financiers (AMF) a publié en janvier 2025 sa première étude sur les performances des fonds non cotés commercialisés auprès des investisseurs non-professionnels. Longtemps réservée à la clientèle fortunée, cette classe d’actifs s’est largement démocratisée ces dernières années.

L’étude met en exergue des rendements assez disparates pour cette classe d’actifs.

Au titre de sa mission de protection des intérêts des épargnants, l’AMF appelle ainsi à la vigilance. Certaines caractéristiques de ces fonds peuvent induire en erreur les clients, en particulier sur la rentabilité finale de l’investissement. L’institution recommande aux intermédiaires d’adapter leur communication commerciale.

Des performances hétérogènes

Les actifs financiers non cotés regroupent un large spectre d’investissements : capital- investissement, dette privée d’entreprises, fonds d’infrastructure. Certains d’entre eux, appelés « fonds fiscaux », accordent une réduction d’impôt sur le revenu aux investisseurs particuliers.
Dans cette catégorie, on retrouvera notamment les fonds d’investissement de proximité (FIP), les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI).

Ces fonds sont commercialisés par les intermédiaires disposant de l’agrément CIF (conseillers en investissements financiers), à savoir les conseillers en gestion de patrimoine indépendants et les banques.

Dans son étude, l’AMF a analysé l’ensemble de la gamme des fonds commercialisée auprès de la clientèle non-professionnelle. Selon la réglementation, il s’agit des clients qui investissent moins de 100 000 euros dans le fonds. De fait, cette clientèle non-professionnelle est constituée de la majorité de la clientèle patrimoniale et grand public. Les fonds immobiliers non cotés ont été exclus du champ de l’analyse.

Tableau de synthèse des performances
Source : AMF

Selon l’AMF, les performances de cette gamme de fonds sont « hétérogènes ». Une expression plutôt feutrée qui ne peut masquer les contreperformances avérées de certains FIP et FCPI. En ce qui concerne les FCPR, la comparaison avec les fonds d’actions cotées n’apparaît pas non plus particulièrement avantageuse.

Des risques spécifiques associés à la nature des fonds et importance des frais

Les FCPR (comprenant la gamme des FIP et FCPI) accordent des avantages fiscaux à l’entrée qui sont la contrepartie d’une durée de détention minimale des fonds. Ainsi, dans son étude, l’AMF a pointé un réel tassement des rendements des fonds lorsque ceux-ci s’approchent de leur date de liquidation contractuelle. En effet, les sociétés de gestion ont l’obligation de céder l’ensemble des actifs avant la date de liquidation du fonds. Le produit de cession des actifs sera ainsi redistribué aux investisseurs, indépendamment de la situation conjoncturelle. L’institution note que cette obligation de liquidation peut générer de réelles « difficultés de cession ». Ces difficultés de cession sont susceptibles de peser sur leur prix de vente et venir, in fine, minorer la performance globale.

Rappelons aussi que ces fonds prennent des participations au capital ou accordent des prêts aux jeunes entreprises. Le risque de faillite est plus élevé pour ce type d’entreprises, ce qui peut entraîner la perte potentielle de tout ou partie des fonds investis. Heureusement, la diversification mutualise et réduit les risques, mais ne les supprime pas.

Autre spécificité de ces fonds, le poids important des frais. L’empilement de ces derniers ne doit pas être négligé par les investisseurs. Les frais sont constitués des droits d’entrée (généralement négociables), des frais de gestion annuels (entre 2,4 % et 3,5 % par an), voire des frais de gestion si les fonds sont logés au sein des contrats d’assurance-vie. L’Autorité rappelle que ces frais viennent mathématiquement grever la performance.

À noter que dans son étude, l’AMF n’a pas « trouvé de lien significatif entre le niveau des frais et la performance des fonds »…

Une information spécifique à transmettre à la clientèle non-professionnelle

Dans ce contexte, l’institution recommande que « le discours commercial et les supports utilisés lors de la commercialisation des fonds non cotés à des clients non-professionnels tiennent compte de leurs caractéristiques spécifiques en matière de politique d’investissement du fonds, d’appels de capitaux et de distribution, ainsi que des frais associés à la part commercialisée ».

L’AMF précise aussi que « les performances des fonds d’actifs financiers non cotés destinés à des clients particuliers ne peuvent pas être assimilées par défaut à l’historique des performances des fonds professionnels dont les caractéristiques sont différentes ».

L’AMF conclut « au caractère risqué des investissements, malgré leur volatilité généralement plus faible que celle des fonds investis en entreprises cotées ». « Cette faible volatilité apparente dépend de la fréquence et des méthodes de valorisation employées ».

Cet appel à la vigilance s’adresse évidemment aux CIF qui vendent ces fonds à leur clientèle comme des placements de diversification patrimoniale décorrélés de la volatilité des marchés financiers. Ces intermédiaires ont l’obligation de transmettre à leurs clients une « information claire et non trompeuse ». Par ailleurs, ils doivent s’assurer en permanence de l’adéquation des investissements réalisés avec la situation patrimoniale, les objectifs et l’aversion au risque de leurs clients.

Pour aller plus loin :
- L’impact des frais sur le rendement des placements financiers.
- Les fonds d’investissement de proximité pour contribuer au développement des PME.
- Étude de la performance des fonds d’actifs financiers non cotés commercialisés à des clients non-professionnels - AMF janvier 2025.

  • L’AMF appelle à la prudence concernant les fonds non cotés proposés aux investisseurs non professionnels

Commenter cet article

Vous pouvez lancer ou suivre une discussion liée à cet article en cliquant et rédigeant votre commentaire. Votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Nous ne publions pas de commentaires diffamants, publicitaires ou agressant un autre intervenant.

A lire aussi dans la même rubrique :

Quel regard portent les courtiers en assurance sur l’évolution de leur profession ?

En premier lieu, voici les domaines assurantiels de prédilection des courtiers interrogés pour les besoins de cette enquête : 76 % exercent en assurance emprunteur ; 82 % en prévoyance ; 82 % consacrent une activité en santé ; 79 % ont une pratique (...)

Lire la suite ...

Report du délai d’immatriculation pour les courtiers en assurance

La récente réforme du courtage a eu pour but d’instaurer une autorégulation de ce secteur d’activités en obligeant les intermédiaires en assurances et en opérations de banques et services de paiement (courtiers d’assurance ou de réassurance, courtiers (...)

Lire la suite ...

Au cœur de la semaine de l’éducation financière

En France, la Banque de France et le Crédit Municipal de Paris reprennent cette campagne de sensibilisation financière à leur compte et s’associent pour organiser une journée consacrée à la culture financière, avec une programmation spéciale qui inclut (...)

Lire la suite ...

La vente de produits financiers aux personnes âgées

Le vieillissement de la population s’accélère en France et ce constat démographique remet la notion d’inclusion financière au centre des préoccupations des acteurs de la finance : on estime à 5 % le nombre de personnes de plus de 75 ans en France en (...)

Lire la suite ...