Les résultats de l’enquête de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, rendus publics en septembre 2022, sont assez accablants en ce qui concerne la qualité des DPE des logements : jusqu’à 3 classes d’écart pour un même bien, des recommandations de travaux d’économies d’énergie "farfelues", etc. [1].
Après avoir proposé, en 2021, un Guide à l’attention des diagnostiqueurs, la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP), relevant du Ministère de la Transition écologique et solidaire, a récemment présenté sa feuille de route. Trois principaux enjeux sont mentionnés dans le plan d’action proposé le 5 octobre 2022 :
- la création d’une fiche technique, qui devra être remplie par les propriétaires et administrateurs de biens avant le passage du diagnostiqueur ;
- le renforcement des compétences de ces derniers en harmonisant les pratiques avec l’organisation d’une journée de sensibilisation en 2023 ;
- l’outillage des organismes de certification.
Ces annonces semblent avoir été plutôt bien accueillies par les professionnels du DPE. Le président de la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la FNAIM, Yannick Ainouche a par exemple indiqué, par voie de communiqué de presse, que « ces propositions vont dans le bon sens, c’est une première marche, mais beaucoup reste encore à faire, et notre profession doit avoir l’ambition d’aller plus loin pour casser cette spirale infernale qui dégrade sans cesse l’image du diagnostic. Il faudra davantage qu’une journée de sensibilisation et une fiche technique que le propriétaire n’aura sans doute pas remplie… ».
Il détaille alors à son tour quatre propositions, répondant assez directement à l’enquête d’UFC-Que Choisir et qui, selon lui, seraient plus concrètes pour l’amélioration de la qualité des DPE :
- Encadrement des tarifs du DPE avec l’instauration d’un prix plancher en dessous duquel le DPE ne pourrait être vendu afin d’éviter la casse des prix qui entraîne inévitablement une détérioration de la qualité ;
- Une réelle préparation au métier de diagnostiqueur en faisant appel à l’Apprentissage ;
- Un système de certification davantage adapté à la filière pour les petites et les grandes entreprises : que les entrepreneurs du diagnostic aient désormais le choix entre la certification d’entreprise et la certification de personne ;
- La création d’une véritable branche professionnelle, et, pourquoi pas, de réfléchir à une autorité qui pourrait sanctionner les diagnostiqueurs peu consciencieux qui ternissent l’image de notre filière.
Au-delà des critiques et des tensions, il est patent que les parties prenantes du secteur se mobilisent fortement pour l’amélioration rapide de la qualité des diagnostics et, partant, pour la performance énergétique. Et, ça, c’est une bonne nouvelle !
F. Saidoun,
Pour la Rédaction
Notes :