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Réforme du DPE 2026 : un nouveau calcul pour l'électricité

Réforme du DPE 2026 : un nouveau calcul pour l’électricité

À compter du 1er janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricité dans le calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) sera abaissé de 2,3 à 1,9. Cette évolution, officialisée par arrêté le 26 août 2025, vise à mieux refléter le mix énergétique français, principalement décarboné grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables.

Une réforme attendue pour valoriser le chauffage électrique

Le 9 juillet 2025, le Premier ministre a annoncé une réforme attendue depuis plusieurs années : la révision du calcul du DPE. L’électricité, bien que largement décarbonée en France grâce à la part importante du nucléaire et des renouvelables dans le mix énergétique, se voyait jusqu’ici défavorisée par un coefficient élevé. Fixé à 2,3 depuis plus d’une décennie, il augmentait artificiellement la consommation d’énergie primaire des logements chauffés à l’électricité, ce qui les plaçait souvent dans une catégorie inférieure par rapport aux logements chauffés au gaz ou au fioul.

Avec ce changement, l’exécutif entend rétablir une certaine équité. L’électricité, énergie nationale et majoritairement propre, ne sera plus mise au même niveau de désavantage face aux énergies fossiles importées. Cette correction devrait notamment profiter aux logements équipés de convecteurs modernes ou de pompes à chaleur, en leur offrant un classement plus conforme à leur performance réelle. Pour les ménages concernés, cela pourrait signifier une meilleure valorisation de leur bien immobilier et une réduction des stigmates associés aux « passoires énergétiques » quand le logement n’en est pas vraiment une.

Impact sur les logements chauffés à l’électricité

L’abaissement du coefficient de 2,3 à 1,9 n’est pas anodin, il influencera directement la consommation d’énergie primaire calculée dans les DPE. Pour les logements chauffés à l’électricité, cette baisse se traduira par une consommation théorique réduite, ce qui pourra améliorer leur étiquette énergétique. Dans certains cas, la progression sera d’une classe, et plus rarement de deux, ce qui peut faire la différence entre un logement considéré comme énergivore et un bien jugé performant.

Cette réforme va également contribuer à recentrer les efforts publics et privés sur les logements véritablement problématiques, soit ceux qui utilisent des énergies fossiles. Ainsi, plutôt que d’investir des fonds pour rénover des logements électriques qui ne sont pas de gros émetteurs de gaz à effet de serre, les priorités pourront se tourner vers les bâtiments chauffés au fioul ou au gaz, bien plus responsables des émissions. Selon les estimations gouvernementales, environ 850 000 logements devraient sortir de la catégorie des passoires thermiques (classes F et G). Un signal fort, qui traduit un changement d’approche dans la manière d’évaluer l’efficacité énergétique.

Application de la réforme à partir de janvier 2026

La mise en œuvre de cette réforme est programmée pour le 1er janvier 2026. Tous les DPE ou audits réalisés à partir de cette date utiliseront automatiquement le nouveau coefficient de conversion. Cela signifie qu’un logement diagnostiqué après cette échéance pourra bénéficier d’une meilleure note sans que sa consommation réelle n’ait changé.

Pour les diagnostics déjà établis, rien ne change en termes de validité : un DPE reste valable dix ans. Toutefois, afin d’éviter des inégalités de traitement entre les propriétaires ayant fait diagnostiquer leur logement avant la réforme et ceux qui le feront après, un dispositif de mise à jour gratuite a été prévu. Les propriétaires pourront demander à l’Observatoire DPE-Audit de l’ADEME une réédition de leur diagnostic, sans qu’un diagnostiqueur ait besoin de revisiter le logement. Ce mécanisme vise à assurer une transition harmonieuse et à limiter les frais supplémentaires pour les ménages.

Enjeux pour la transition énergétique

Au-delà de l’effet immédiat sur les étiquettes énergétiques, cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large. L’objectif est d’aligner le calcul du DPE avec les ambitions climatiques de la France et de l’Europe. En valorisant une énergie déjà largement décarbonée, le gouvernement cherche à encourager l’électrification du chauffage et à décourager le recours aux énergies fossiles, responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur résidentiel.

Ce réajustement a aussi des conséquences sociales. En améliorant le classement de certains logements électriques, il allège indirectement la pression pesant sur leurs propriétaires ou occupants. Certains ménages, jusque-là concernés par des contraintes réglementaires ou des décotes immobilières en raison d’un mauvais classement DPE, verront leur situation s’améliorer sans travaux. Cela permet de recentrer les efforts de rénovation, et les aides publiques, sur les logements réellement énergivores, tout en renforçant la cohérence entre la politique énergétique nationale et les objectifs climatiques.

En définitive, la réforme traduit un basculement : plutôt que de traiter de la même manière toutes les sources d’énergie, elle met en avant l’importance d’une évaluation plus juste, qui reflète la réalité de leur impact environnemental.

Pour aller plus loin :
FAQ DPE - Modification du facteur de conversion en énergie primaire de l’électricité.

  • Réforme du DPE 2026 : un nouveau calcul pour l’électricité

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Discussion en cour :

  • Par Alexis Le 19 octobre à 17 :05
    Une réforme aussi technique que stratégique.

    Le DPE 2026 corrige enfin une incohérence qui pénalisait injustement l’électricité, pourtant majoritairement décarbonée en France. L’abaissement du coefficient de conversion à 1,9 aligne mieux l’évaluation sur les réalités du mix énergétique, et redonne du sens aux politiques de rénovation.

    Reste à voir comment cette nouvelle donne influencera les comportements à court terme : réévaluations massives des biens ? Réorientations d’investissement ? En tout cas, cela conforte l’idée que l’électrification (chauffage, mobilité, usages domestiques) reste le cœur de la stratégie bas-carbone.

    Il serait intéressant de croiser cette évolution avec d’autres réformes prévues, notamment l’interdiction progressive des chaudières fioul et les dispositifs d’aide à la rénovation énergétique ...

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