Bienvenue sur le site des Experts du patrimoine

Site de référence d’information juridique pour tout ce qui concerne les problématiques patrimoniales Notaires, professionnels de l’immobilier, de la gestion de patrimoine, de la banque, des finances et de l’assurance vous disent tout !

Nouveau !

Devenez auteur !

Retrouvez aussi l’actualité des legs et donations / rubrique associations

+ management des offices

 
 /  Immobilier

Limitation des loyers fonciers : le droit de propriété reste intact selon la CEDH

Limitation des loyers fonciers : le droit de propriété reste intact selon la CEDH

Dans un récent arrêt [1], la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) s’est prononcée sur la limitation, par les autorités, de la hausse des loyers fonciers en jugeant qu’elle ne portait pas atteinte au droit de propriété du bailleur. Elle laisse ainsi l’application d’un plafond des loyers à la discrétion des États.

Dans cette affaire, la requérante, une fondation norvégienne, souhaitait augmenter le montant du loyer foncier de l’un de ses biens situé à Oslo au-delà du plafond arrêté par la loi norvégienne, arguant que cette limitation portait atteinte à son droit de propriété.

Ce contentieux fait suite à l’évolution, en 2015, de la législation norvégienne sur les baux fonciers, qui donne depuis aux bailleurs le droit de demander un ajustement du loyer annuel en respectant néanmoins un loyer foncier global maximal. Cette évolution a eu pour but de remédier à de précédentes violations de la Convention [2]. Avant l’adoption de cette nouvelle législation, la loi norvégienne permettait aux locataires d’obtenir la prolongation des baux sans augmentation du loyer et sans limitation de durée.

En l’espèce, la fondation souhaitait fixer le loyer à 1 % de la valeur du bien tandis que le plafonnement légal retenu par les autorités nationales était de 0,6 %. La CEDH juge que l’application d’un tel plafond des loyers relève de la marge d’appréciation d’un État et n’est pas contraire au droit de la propriété, dès lors qu’elle s’accompagne d’une « soigneuse mise en balance des intérêts concurrents des bailleurs, des locataires et de la société ».

Elle conclut ainsi à la non-violation de l’article 1 du Protocole n° 1 à la Convention européenne des droits de l’homme, qui protège la propriété. Si l’application d’un plafond des loyers constitue bien une ingérence dans l’exercice du droit de propriété, la législation à laquelle elle est conforme n’en est pas moins pertinente.

Retrouvez le communiqué de presse de la Greffière de la Cour Européenne des Droits de l’Homme en format PDF ici.

Alix Germain
Pour la Rédaction


Notes :

[1CEDH, 10 nov. 2022, req. n° 2317/20 The Karibu Foundation c. Norvège, www.hudoc.echr.coe.int (seule une version en anglais est disponible).

  • Limitation des loyers fonciers : le droit de propriété reste intact selon la CEDH

Commenter cet article

Vous pouvez lancer ou suivre une discussion liée à cet article en cliquant et rédigeant votre commentaire. Votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Nous ne publions pas de commentaires diffamants, publicitaires ou agressant un autre intervenant.

A lire aussi dans la même rubrique :

Le nouveau DPE : un remaniement pour plus d’efficacité ?

La préoccupation des pouvoirs publics envers la santé et la sécurité des occupants des immeubles se fait croissante à mesure que l’attente de la société sur ces sujets prend de l’ampleur. Pour y répondre, les autorités ont petit à petit mis en place des (...)

Lire la suite ...

Immobilier : les cartes du marché sont-elles définitivement redistribuées ?

La note publiée en avril confirmait une reprise haussière depuis septembre 2020, limitant ainsi la baisse des volumes à 4 % sur un an. Elle ajoutait que la tendance ne semblait aller qu’à l’augmentation. Confirmation est faite par la note mise en (...)

Lire la suite ...

Immobilier : quelles sont les grandes dynamiques du logement ?

L’institution spécialisée dans les statistiques explique avoir bâti son étude à partir des exploitations principales des recensements de 1968, 1975, 1982, 1990, 1999, 2008, 2013 et 2018. Les autres caractéristiques des logements sont issues du (...)

Lire la suite ...

Précisions sur le principe de continuité avec l’urbanisation existante en zone de montage, par Manon Chevalier, Avocat.

La loi n°85-30 du 9 janvier 1985 - dite « loi Montagne » - s’applique aux communes qui se distinguent par leur domaine montagneux (plus de 5 000 en tout, soit environ 1 commune sur 6), et vise à promouvoir un développement équitable et durable, devant (...)

Lire la suite ...