Bienvenue sur le site des Experts du patrimoine

Site de référence d’information juridique pour tout ce qui concerne les problématiques patrimoniales Notaires, professionnels de l’immobilier, de la gestion de patrimoine, de la banque, des finances et de l’assurance vous disent tout !

Nouveau !

Devenez auteur !

Retrouvez aussi l’actualité des legs et donations / rubrique associations

+ management des offices
La problématique spécifique des successions numériques

La problématique spécifique des successions numériques

L’irruption de la technologie dans nos vies entraîne à la fois des bouleversements dans notre quotidien, mais emporte des conséquences, moins connues, à notre décès. La transmission du patrimoine numérique complexifie le règlement des successions.

Une multitude d’actifs matériels et immatériels

Les patrimoines sont de plus en plus diversifiés et à côté des actifs patrimoniaux traditionnels, de nouveaux actifs immatériels ont émergé avec le développement de l’économie numérique. On peut citer des comptes de trading en ligne, de jeux, de cryptomonnaies, réseaux sociaux…

Le recensement du patrimoine numérique ne va pas de soi, puisque les héritiers n’en ont pas forcément connaissance. Les notaires chargés de la succession pourront aussi rencontrer des difficultés à réaliser l’inventaire complet de ces actifs immatériels et à les valoriser.

Les difficultés pratiques rencontrées

L’ensemble de ces comptes est associé à la personne qui en possède les droits d’accès et les mots de passe spécifiques connus seulement d’elle. L’utilisation de pseudonymes peut rendre l’identification du propriétaire complexe voire impossible.

Si aucune disposition particulière n’est prise par la personne de son vivant, les héritiers peuvent se trouver dans l’impossibilité matérielle d’avoir accès à ces comptes. Par ailleurs, le développement de la « cybercriminalité » pourrait conduire à leur utilisation frauduleuse et entraîner des préjudices financiers et/ou moraux pour les héritiers (détournements de fonds ou utilisation commerciale détournée de l’image du défunt…).

La succession numérique répond à des problématiques qui couvrent un vaste spectre allant de l’accès aux plateformes stockant les données, aux comptes en ligne et au devenir des comptes sociaux.

Dans ce contexte, il semble sage, voire très fortement recommandé, de prévoir de son vivant sa succession numérique. Un recensement exhaustif de l’ensemble de ce patrimoine immatériel devra être consigné dans un testament numérique.

La réglementation sur la succession numérique est récente

La loi pour une République numérique du 7 octobre 2016 (dite loi Lemaire) [1] a activé le droit à la mort numérique, en donnant de son vivant « des directives relatives à la conservation, à l’effacement et à la communication de ses données à caractère personnel après son décès ».

L’article 85 de la loi prévoit « que les héritiers d’une personne décédée justifiant de leur identité peuvent demander au responsable d’un fichier de tenir compte du décès de celle-ci et de procéder à l’actualisation de ses données ».

Focus sur le devenir des comptes sociaux après le décès

Selon le site Statista [2], plus de cinquante millions de Français sont actuellement actifs sur les réseaux sociaux, soit trois quarts de la population. Une multitude de comptes seront un jour concernés par la succession numérique de leur ancien propriétaire.

Sans intervention, le compte subsiste après le décès. Le réseau social n’a pas la possibilité de vérifier de lui-même si le décès a eu lieu. Il ne pourra pas le modifier ou le supprimer de sa propre initiative.

Depuis la loi Lemaire, chaque réseau social dispose de sa propre procédure pour gérer les données personnelles du défunt.

Par exemple Facebook propose aux héritiers du défunt de transformer le compte de la personne décédée en « compte commémoratif » qui offrira une « éternité numérique » au défunt.

Article à retrouver en page 8 du Journal du Village des Notaires n°103.


Notes :

[1Loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique.

  • La problématique spécifique des successions numériques

Commenter cet article

Vous pouvez lancer ou suivre une discussion liée à cet article en cliquant et rédigeant votre commentaire. Votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Nous ne publions pas de commentaires diffamants, publicitaires ou agressant un autre intervenant.

A lire aussi dans la même rubrique :

Indemnisation des arrêts maladies : les nouvelles règles dans le public et le privé depuis mars 2025

Dans le secteur public : réduction des indemnités pour les fonctionnaires Dès le 1er mars 2025, les fonctionnaires et contractuels de la fonction publique ont vu leurs indemnités réduites pour les trois premiers mois d’arrêt maladie. L’indemnisation (...)

Lire la suite ...

La convention AERAS au service des personnes exclues de l’assurance de prêt pour cause de risque de santé aggravé

La convention AERAS La convention « s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé » (AERAS) a été signée en 2007 par les pouvoirs publics, les fédérations professionnelles bancaires, de l’assurance, de la mutualité et les associations de (...)

Lire la suite ...

Enquête février 2025 du Cercle des Épargnants : focus sur les Français et l’investissement

Sensibilisation à l’épargne : un facteur clé dans la construction du patrimoine L’étude révèle que la sensibilisation à l’épargne dès le plus jeune âge est un facteur déterminant dans l’adhésion aux produits financiers à l’âge adulte. Un élément intéressant (...)

Lire la suite ...

[TEASER] La loi de finances 2025 est enfin votée !

Un contexte politique inédit Initié par l’éphémère gouvernement Barnier, l’examen du projet de loi de finances 2025 s’était brutalement achevé le 13 décembre 2024. Pour assurer la continuité du fonctionnement courant de l’État, les pouvoirs publics ont (...)

Lire la suite ...