Bienvenue sur le site des Experts du patrimoine

Site de référence d’information juridique pour tout ce qui concerne les problématiques patrimoniales Notaires, professionnels de l’immobilier, de la gestion de patrimoine, de la banque, des finances et de l’assurance vous disent tout !

Nouveau !

Devenez auteur !

Retrouvez aussi l’actualité des legs et donations / rubrique associations

+ management des offices
Clap de fin pour les organismes de gestion agréés ?

Clap de fin pour les organismes de gestion agréés ?

Les organismes de gestion agréés (OGA) ont vu le jour dans les années 1970. Ces structures associatives accompagnent les petites entreprises et les travailleurs indépendants dans leur gestion économique et fiscale. La loi de finances 2025 a profondément réformé le fonctionnement de ces structures, suscitant même des interrogations sur leur pérennité.

La loi de finances 2025 a supprimé le statut particulier des OGA

Quel était le rôle des OGA ?

Les organismes de gestion agréés (OGA) regroupaient :

  • les centres de gestion agréés (CGA), destinés aux commerçants, artisans et industriels ;
  • les associations de gestion agréées (AGA), dédiées aux professions libérales ;
  • les organismes mixtes de gestion agréés, qui pouvaient accompagner différents types d’entreprises.

Le rôle principal des OGA était de soutenir les professionnels indépendants dans leur gestion comptable et fiscale afin de limiter les risques d’erreurs et de redressement fiscal.

L’adhésion à l’OGA offrait deux avantages au professionnel :

  • il évitait une majoration de 25 % de son bénéfice imposable qui était appliquée aux non-adhérents soumis à l’impôt sur le revenu (cette disposition avait déjà été supprimé en 2023) ;
  • il bénéficiait d’une réduction d’impôt sur ses frais de comptabilité.

Suppression de l’agrément par Bercy

La suppression de la majoration de 25 % avait déjà fortement diminué l’intérêt pour un professionnel d’adhérer à un OGA.

L’article 11 de la loi de finances 2025 a enfoncé le clou en retirant aux OGA leur statut spécifique et l’agrément de l’administration fiscale.

Toutefois, les agréments en cours sont valables jusqu’à leur expiration. En cas de poursuite d’activité, l’OGA sera tenu de modifier son objet social et sa dénomination dans un délai d’un an.
Les OGA pourront toujours continuer à exister mais sous d’autres formes (associations de gestion, services comptables privés, groupement d’intérêt économique, coopératives etc.).

Suppression des missions obligatoires

En lien avec la suppression de leur régime spécifique, les OGA se voient retirer leurs missions obligatoires. Ces dernières étaient les suivantes :

  • opération de contrôle formel des déclarations ;
  • examen de concordance, de cohérence et de vraisemblance ;
  • examen périodique de sincérité ;
  • compte-rendu de mission ;
  • production des dossiers de gestion ;
  • contrôle de la validité des fichiers d’écritures comptables (FEC) ;
  • télétransmission des déclarations de résultats.

Ces missions ne sont plus obligatoires au titre des revenus 2024 des indépendants déclarés en 2025. L’organisme est tenu de délivrer à ses adhérents une attestation d’adhésion au titre de l’exercice fiscal clos en 2024.

Maintien des missions « facultatives »

La loi de finances ne remet pas en cause l’exercice de missions considérées jusqu’à présent comme « facultatives ». Par exemple, un OGA continuera à proposer aux travailleurs indépendants un service de vérification de la conformité fiscale de leur comptabilité (sous réserve du respect de toutes les conditions requises).

Suppression de la réduction d’impôts pour frais de comptabilité

Avant la réforme, les travailleurs indépendants soumis à un régime réel d’imposition (micro-BIC, micro-BNC et micro-BA) et imposés à l’IR profitaient d’une diminution d’impôt correspondant aux deux tiers des dépenses de comptabilité et d’adhésion à un OGA, plafonnée à 915 € par an.

Cette réduction d’impôt est supprimée par la loi de finances.

Déduction des frais de comptabilité comme charge professionnelle

Les indépendants ont toujours la faculté de déduire de leur bénéfice imposable les frais de comptabilité engagés. La comptabilisation de ces frais en charges réduit de fait le revenu imposable et donc l’assiette de l’impôt. Cependant l’effet fiscal n’est pas identique. Pour certains contribuables, en particulier ceux qui se trouvent dans les tranches marginales les plus basses, la réduction d’impôt était plus intéressante...

Le rôle renforcé des experts-comptables et conseils fiscaux

À la suite de la réforme, les indépendants seront amenés à solliciter de plus en plus les services d’experts-comptables et de conseillers fiscaux pour optimiser leur gestion financière, voire même leur organisation (changement de statut pour évoluer vers une structure sociétaire par exemple) tout en respectant leurs obligations fiscales.

Le soutien sur mesure assuré par des professionnels du chiffre s’avère primordial pour prévenir d’éventuelles erreurs fiscales potentiellement onéreuses et pour exploiter au mieux les pistes d’optimisation encore accessibles.

Les textes de référence
Loi n° 2025-127 du 14 février 2025 de finances pour 2025.
  • Clap de fin pour les organismes de gestion agréés ?

Commenter cet article

Vous pouvez lancer ou suivre une discussion liée à cet article en cliquant et rédigeant votre commentaire. Votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Nous ne publions pas de commentaires diffamants, publicitaires ou agressant un autre intervenant.

A lire aussi dans la même rubrique :

Les autres temps forts de 2024 pour la CNIL : régulation de l’IA, protection des données et sensibilisation du grand public (Partie 2)

L’indispensable encadrement de l’IA et des algorithmes : la CNIL à la croisée des cheminsUn dispositif renforcé pour accompagner l’essor de l’IA La CNIL s’est dotée d’un service transversal, réuni sous une organisation dédiée à la question de l’IA. Ce (...)

Lire la suite ...

Jean-Michel Basquiat, Julie Mehretu, Salvo…Les stars du marché de l’art en 2024 (partie 2)

Les piliers du marché de l’art contemporain : performances et évolutions des artistes Le marché de l’art contemporain reste un terrain d’excellence pour un groupe restreint d’artistes, dont les œuvres multimillionnaires constituent l’épine dorsale de (...)

Lire la suite ...

CNIL 2024 : régulation, accompagnement, sanction (partie 1)

RGPD : la CNIL muscle son jeu entre innovation, encadrement renforcé et action répressiveUn accompagnement en phase avec les technologies émergentes Face à un cadre réglementaire de plus en plus complexe, la CNIL a choisi de renforcer le dialogue (...)

Lire la suite ...

Bilan 2024 du dispositif Dutreil : clarifications jurisprudentielles et doctrine administrative

Au sommaire de cet article... I. Les clarifications majeures relatives au périmètre d’application du pacte Dutreil II. Les précisions relatives à l’exécution des engagements de conservation

Lire la suite ...