Les questions d’ordre climatique ont fait émerger de nouveaux usages et de nouveaux comportements sur le territoire urbain, que ce soit au niveau de l’habitat ou de la mobilité. Il a donc fallu s’adapter et aménager les espaces afin de répondre au mieux à ces pratiques innovantes. De plus, l’assimilation des habitudes visant à réduire notre impact environnemental en milieu urbain a densifié le langage. Pour preuve, neuf nouveaux termes ont été publiés au Journal Officiel du 22 avril 2023.

• Cadastre solaire : Plateforme numérique mise en place en juin 2018 par le Gouvernement avec leur plan « Place au Soleil ». Elle regroupe des données météorologiques qui permettent de cartographier le potentiel de production d’énergie solaire des toits des bâtiments pour ainsi définir les lieux les plus optimaux pour la pose de panneaux photovoltaïques suivant le niveau d’ensoleillement, et ce, sur tout le territoire français.

• Échange entre véhicule et réseau électrique (VRE) : Système qui permet de transférer de l’énergie entre les véhicules électriques stationnés sur la voirie et le réseau électrique des immeubles ou quartiers avoisinants. Le procédé, appelé aussi V2G (ou vehicule-to-grid pour sa version anglo-saxonne), consiste à réinjecter l’énergie des batteries des voitures dans les bâtiments ou les mobiliers urbains en période de pic de consommation afin de pallier les éventuelles microcoupures. Le fonctionnement étant bidirectionnel, le réseau électrique permet la transmission d’électricité vers les véhicules et ainsi la recharge des batteries pendant les heures creuses.

• Habitat partagé : Mode de cohabitation où les occupants d’un immeuble gèrent et partagent l’usage des parties communes mais également les espaces de vie et de travail, ainsi que les services et coûts associés comme l’entretien des locaux, le nettoyage et repassage du linge, la conciergerie, etc. Ce principe de cohabitation permet d’économiser sur certains coûts et de limiter son emprunte carbone.

• Habitat participatif : Sur le même fonctionnement que l’habitat partagé, l’habitat participatif est initialement un projet commun entre plusieurs personnes qui décident d’investir dans un logement, de son financement à sa construction. C’est un principe de cohabitation encadré juridiquement par la loi Alur [1] qui permet de créer une société d’habitat et fait des personnes participantes au projet des associés qui acquièrent des parts sociales. Ce mode de cohabitation permet non seulement de partager les espaces communs entre les habitants, mais aussi certains espaces privatifs. Cette manière de vivre ensemble a également une vocation solidaire, environnementale et inclusive puisqu’elle favorise la mixité et la cohabitation intergénérationnelle.

• Ombrière photovoltaïque : Construction qui permet de produire de l’ombre et un abri, mais aussi sur laquelle des panneaux solaires sont installés afin de générer de l’énergie électrique. En milieu urbain, elles sont souvent construites sur les espaces de stationnement pour protéger les véhicules de la chaleur ou des intempéries, tout en produisant de l’électricité verte.

• Rafraîchissement passif : Dispositifs non énergivores qui limitent la température interne d’un bâtiment. Il est notamment possible de refroidir un espace à l’aide de systèmes de ventilations naturelles (grâce à l’air extérieur et son écart de température avec celui en intérieur), de toits réfléchissants, de vitrages réactifs au soleil ou encore de puits thermiques.

• Structure réservoir : Système de récupération des eaux pluviales composé de différentes couches de matériaux (artificiels ou naturels) à forte porosité pour pouvoir récupérer, stocker provisoirement et restituer ces eaux à des fins économiques mais aussi écologiques. Ces structures sont installées sous la voirie (rues, parkings, trottoirs, etc.).

• Toit réfléchissant : Revêtement des toits de couleur claire réfléchissant fortement la chaleur du soleil (rejette jusqu’à 70 % du rayonnement solaire) et permettant ainsi de réguler la température intérieure d’un bâtiment. Ce système de limitation de température participe à l’amélioration du bilan énergétique de l’immeuble en diminuant l’usage de climatisations artificielles.

• Vélorue : Rue aménagée pour donner la priorité aux cyclistes en limitant la vitesse et la circulation des véhicules motorisés (même principe que les rues piétonnes mais favorisant le déplacement à vélo). Ainsi, les voitures n’ont par exemple par le droit de dépasser les vélos et ces rues sont limitées à une vitesse de 30 km/h ou moins.
  
  

La transition climatique étant en constante évolution, cette liste viendra certainement à être alimentée à l’approche des futures découvertes sur la protection de notre environnement en milieu urbain. Mis à part les termes déjà présentés sur le site du Ministère de la Culture, n’hésitez pas à nous faire part de vos "trouvailles" linguistiques sur la transition climatique si vous en avez d’autres à proposer !